Life and Style
La petite histoire du chapeau : de l'Antiquité à nos jours
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- Publié le jeudi 30 août 2018 20:47
- Écrit par Admin
Que savons-nous sur l’histoire du chapeau, cet accessoire de mode intemporel, qui existe depuis des millénaires mais connut au fil des siècles de nombreuses variations et de changements dans sa forme et son usage ? Découvrons ensemble la petite histoire du couvre-chef nommé chapeau…
Étymologiquement, le mot médiéval « chapel » aurait pour origine le mot latin « caput » (qui signifie tête). On n’a pas trouvé de traces de chapeaux dans la Préhistoire mais le chapeau apparaît dès l’Antiquité comme un élément essentiel de la garde-robe. Il avait alors un rôle de protection (contre le froid, la pluie, le soleil…) mais également un symbole d’affirmation du statut social. Il était essentiellement porté par les hommes, les femmes arborant plutôt un bonnet, une guimpe ou des accessoires dans leur coiffure comme un voile, ou une couronne de fleurs… Coiffes et toques étaient très répandus.
Le roi François Ier adopta le chapeau et fut imité par ses courtisans. Mais c’est l’avènement d’Henri IV qui ancra définitivement le chapeau dans les mœurs des nobles, au détriment de la toque jusque-là plus répandue.
On s’aperçut ensuite que les bords du chapeau pouvaient gêner le maniement des armes, aussi inventa-t-on le chapeau à trois cornes, dit tricorne, qui devint la coiffure militaire sous l’Ancien Régime ainsi que la coiffe d’étiquette dans la haute société.
C’est au XIXe siècle que le chapeau atteignit son apogée. Il se généralisa dans toute la société. Le métier de chapelier se développa, de grandes fabriques furent installées à Paris et à Lyon et les techniques de fabrication s’affinèrent. La demande était telle qu’il fallut importer du duvet de castors du Canada pour fabriquer ces chapeaux, ceux de France ne suffisant plus… On imagina alors d’autres matières pour les chapeaux : en feutre, en paille, en osier, en lacets, en étoffe de soie ou de coton, de bourre ou de laine… Le XIXe siècle marqua un tournant dans l’histoire de la mode avec l’apparition de chapeaux extravagants, élégants, très ornementés, fourmillant d’artifices.
Jusqu’à la Première Guerre Mondiale, le chapeau demeura un élément indispensable de la garde-robe féminine. L’absence de chapeau était mal vue, elle était associée à la pauvreté et à la vulgarité… Seules les ouvrières et les femmes de mauvaise vie sortaient « en cheveux ». Les chapelleries, comme Traclet à Roanne, proposaient des modèles de chapeaux qui rivalisaient de créativité pour séduire leur clientèle. Les chapeliers s’inspiraient de la mode parisienne. Hélas, cet état de grâce ne devait pas durer… Au milieu du XXe siècle, avec la libération de la femme et sa participation à la vie active, le chapeau, tout comme le corset, connut un déclin car il était devenu obsolète. Il n’était plus porté que pour les grandes occasions ou les cérémonies officielles.
Aujourd’hui, le chapeau est revenu au goût du jour. Accessoire résolument tendance, il a sa place dans les défilés de mode et les blogs de fashionistas. La variété des modèles existants (panama, melon, capeline, béret, etc.) est telle que chacun, homme ou femme, peut se l’approprier afin de se créer son look singulier et unique. Symbole d’élégance, il ne se cantonne plus aux mariages et aux cocktails. Il se porte à la ville, comme à la plage. Plus que jamais, le chapeau a retrouvé sa gloire d’antan.
Si le sujet des coiffes vous intéresse, lisez également mon article Les coiffures au XVIIIe siècle
Crédits Images :
- Edgar Degas, La Modiste (1885), Institut d'art de Chicago
- Chapeau féminin de 1911, Wikipédia