Life and Style
L'humble et colossal Camille Pissaro, doyen et père des Impressionnistes
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- Publié le mardi 11 novembre 2014 08:49
- Écrit par Admin
Jacob Abraham Camille Pissarro, dit Camille Pissarro, est né à Saint-Thomas (Îles Vierges) le 10 juillet 1830 dans une famille bourgeoise. En 1842, à l'âge de douze ans, il part étudier à Passy, près de Paris : le directeur de la pension l'encourage à cultiver son talent pour le dessin. Il rentre dans son île natale au bout de cinq ans, et travaille avec son père dans le commerce puis suit un ami artiste danois au Venezuela. En 1855, il renonce à une carrière commerciale et s'installe à Passy.
A Paris, il fait la connaissance de Monet, Guillaumin, Cézanne, et plus tard Manet. A cette époque, il peint les bords de la Seine, de l'Oise et de la Marne. Son travail est inspiré par le style de Corot dont il se revendique élève.
Pissaro est le premier peintre que l'on peut rattacher au mouvement impressionniste. Il fait partie de ces jeunes artistes en rébellion contre l'académisme et le formalisme des salons de peinture de l'époque. Dans l'atelier du photographe Nadar, Pissaro et d'autres trouvent un lieu pour exposer leurs œuvres. Parmi celles-ci, le tableau "Impression, Soleil levant" de Claude Monet, qui donnera son nom à l'impressionnisme, déchaîne la critique. C'est le critique d'art du journal Charivari qui donne ce surnom ironique « d’impressionnistes » à ces artistes révoltés qu'il juge incapables d’achever un tableau. Le tableau de Monet n'est pas considéré comme une oeuvre digne de ce nom. La nouveauté de l'impressionnisme réside dans le fait que le style et la technique picturale dissocient les formes et les couleurs pour imposer de multiples nuances aux sujets représentés. L'impressionnisme est notamment caractérisé par des traits de pinceau visibles, la composition ouverte, l'utilisation d'angles de vue inhabituels, une tendance à noter les impressions fugitives, la mobilité des phénomènes climatiques et lumineux.
En 1860, Pissaro entre en ménage avec Julie Vellay, dont il aura huit enfants, et avec qui il vivra à Pontoise puis Louveciennes.
Hormis en 1867, il fut régulièrement admis au Salon, mais connaîtra longtemps des difficultés financières pour faire vivre sa famille. Ses tableaux ont une plus grande maturité, due à son expérience, par rapport à Monet, Renoir, Sisley... Il se sert des modulations de couleur pour suggérer la profondeur spatiale tout en gardant une grande rigueur dans la composition.
Camille Pissarro - La Seine à Bougival - 1870
Camille Pissarro - Vue de Louveciennes (1869-1870)
Un moment important dans l'histoire de la peinture est la collaboration entre Pissarro et Cézanne du printemps 1872 à la fin mai 1874. Une collaboration féconde et bénéfique pour les deux peintres qui vont tous deux s'approprier le style de l'autre. En 1874, la première exposition impressionniste a lieu. Pissarro, doyen des Impressionnistes, participera aux huit expositions du groupe.
La critique ne reconnaîtra le talent de Pissarro qu'à la fin des années 1870. En 1882, il s'établit à Osny, puis à Eragny, en 1884 où il restera jusqu'à sa mort. Dans les années 1880, son oeuvre évolue, aux simples paysages s'ajoutent désormais des scènes de rue, de marchés, d'intérieurs avec des paysans. Le peintre paysagiste devient également peintre de figures.
Camille Pissarro - Clocher d'Eragny - 1886
Après des voyages en Hollande et en Angleterre, son amour de la nature et son admiration pour ses amis impressionnistes reprennent le dessus : il retourne vers 1890 à son style habituel, une peinture exaltant la beauté de la lumière. C'est à cette époque que Pissarro réalise différentes séries sur des motifs urbains, à Paris, Rouen, Dieppe, Le Havre. Il peint des vues métropolitaines, un thème jusque-là uniquement abordé par Monet et Caillebotte : perspectives de boulevards, places, fleuves et ponts. Comme Monet, il peint des variantes et répétitions pour fixer les différences de lumières. Cette évolution est en partie liée à sa maladie des yeux, ainsi qu'à un désir de satisfaire ses désormais nombreux acheteurs, sa vision sociale et sa vision de l'avenir. Pour cet anarchiste et libre-penseur, une belle oeuvre d'art est un défi au goût bourgeois.
Camille Pissarro - L'Avant port de Dieppe, après-midi, soleil, 1902
Camille Pissarro - L'Avenue de l'Opéra - 1897
Une de mes toiles préférées de Camille Pissaro est celle-ci :
Camille Pissaro - Le Boulevard Montmartre, matinée de printemps - 1897
Les œuvres de ce peintre vous plaisent ? Vous pouvez retrouver sur ce site : des reproductions des plus beaux tableaux de Camille Pissaro, et d'autres grands peintres, en poster ou sur toile (mais pas que).