Lieux de rêve
Le musée Antoine Lécuyer (Quentin de la Tour) à Saint-Quentin
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- Publié le mardi 15 mars 2011 17:47
- Écrit par Admin
Il y a un musée fort intéressant pour ceux qui s'intéressent au XVIIIe siècle français. C'est le musée Antoine Lécuyer, à Saint-Quentin (Aisne). Il abrite les oeuvres de Maurice Quentin De La Tour (dit Quentin de La Tour), le "prince des pastellistes", portraitiste officiel de Louis XV et de la haute société du temps.
Né en 1704 à Saint-Quentin, décédé en 1788 dans la même ville, il connut un succès foudroyant en peignant en 1735 le portrait de Voltaire qui en fit son portrait officiel et le fit dupliquer à l'infini.
Né en 1704 à Saint-Quentin, décédé en 1788 dans la même ville, il connut un succès foudroyant en peignant en 1735 le portrait de Voltaire qui en fit son portrait officiel et le fit dupliquer à l'infini.
Il peignit par la suite différents portraits de Louis XV et de sa famille, ainsi que de son entourage, devenant ainsi, avec Jean-Marc Nattier et Élisabeth Vigée-Lebrun, les artistes favoris de la cour. En 1750, il fut nommé conseiller à l'Académie royale de peinture et de sculpture.
Paris était à l'époque le centre du monde, se faire peindre par Quentin de La Tour de la dernière mode... Parmi ses portraits célèbres, on peut citer : Voltaire, d'Alembert, Jean-Jacques Rousseau, Louis XV et bien sûr, la marquise de Pompadour… Sans oublier ses autoportraits qui sont restés célèbres.
Paris était à l'époque le centre du monde, se faire peindre par Quentin de La Tour de la dernière mode... Parmi ses portraits célèbres, on peut citer : Voltaire, d'Alembert, Jean-Jacques Rousseau, Louis XV et bien sûr, la marquise de Pompadour… Sans oublier ses autoportraits qui sont restés célèbres.
Voltaire (François-Marie Arouet), 1735
Louis XV, roi de France (1710-1774), peut-être une préparation pour le premier portrait du roi
A la mort de l'artiste, son demi-frère légua la quasi-totalité de son oeuvre à la ville de Saint-Quentin qui s'enorgueillit d'avoir un tel trésor. Ses oeuvres sont caractérisées par la franchise et la sincérité de la représentation. Une attention toute particulière est apportée à l'expression : un sourire, une lueur dans les yeux, l'inclinaison de la tête... Les frères Goncourt ont déclaré que ces oeuvres "constituent un stupéfiant musée de la vie et de l'humanité d'une société"...
Je dois dire que ces éloges ne sont pas volés. Les pastels de Quentin de La Tour sont impressionnants. Ils dégagent quelque chose de naturel, de vivant (ce qui correspond d'ailleurs à la démarche de l'artiste). On s'imagine facilement avoir le sujet devant soi et bien le connaître. On le dit "voleur d'âmes", tant il sait capter et rendre la psychologie de ses sujets.
Pour la passionnée de ce siècle que je suis, c'est un ravissement de découvrir ces portraits de la famille royale et des grands de ce monde. Jean-Jacques Rousseau, le Maréchal de Saxe, Louis XV, Madame de Pompadour, Marie-Josèphe de Saxe, le dauphin Louis-Ferdinand... et nombre d'inconnus tout aussi intéressants.
Madame de Pompadour, vers 1752 (préparation pour le Salon de 1755)
Marie-Josèphe de Saxe, dauphine, et l'un de ses fils, vers 1760
Mais il n'y a pas que les pastels qui valent le détour. D'autres collections importantes sont à admirer. Des peintures françaises et italiennes des XVIIe et XVIIIe siècles, du mobilier et une belle collection de faïences s’ajoutent au fonds permanent du musée. J'ai ainsi eu le plaisir de découvrir des toiles d'Adélaïde Labille-Guiard, dont un portrait de Madame Elisabeth, soeur de Louis XVI, un autre du comte de Provence, frère de Louis XVI, ainsi que des oeuvres de Joseph Vernet, Joseph Ducreux (premier peintre de Marie-Antoinette), François Lemoyne, Fragonard, Watteau de Lille, et d'autres encore.
Adélaïde Labille-Guiard, Elisabeth de France (1764-94) dite Madame Elisabeth, 1787
La visite de ce musée est d'autant plus délectable qu'il est quasiment désert en automne et en hiver (même le samedi). Quel confort de se retrouver seul dans les salles ! Si vous venez de Paris, il faut compter 1h20 en train et 1h30 en voiture pour vous rendre à Saint-Quentin.
Le musée porte le nom d'Antoine Lécuyer (1793-1878), un banquier de Saint-Quentin, qui offrit son hôtel particulier en 1877 afin d'en faire un musée Quentin de La Tour. Le Musée Antoine Lécuyer ouvrit ses portes en 1886. Détruit pendant la Première Guerre Mondiale où il perdit la totalité de ses archives et une partie de ses collections, le musée fut reconstruit avec sa rotonde et ses portiques entre 1928 et 1931.
Et dernier détail sympathique, l'entrée est vraiment donnée (2,5 euros). A voir absolument.
Musée Antoine Lécuyer
28 rue Antoine-Lécuyer
02100 ST QUENTIN
03 23 06 93 98
Tous les jours, sauf mardi, dimanche matin et certains jours fériés, de 10h à 12h et de 14h à 17h (18h le samedi)
http://www.museeantoinelecuyer.fr
Visite virtuelle : http://www.mquentindelatour.com
Une vidéo sur le musée : http://culturebox.france3.fr/all/14059/Exposition-Quentin-de-la-Tour,-le-pastelliste-de-Louis-XV/#/all/14059/Exposition-Quentin-de-la-Tour,-le-pastelliste-de-Louis-XV/
Billet de cinquante francs Quentin de La Tour : billet de banque français émis de 1976 à 1992, démonétisé en 2005, dessiné par Taurelle, d'aprés une œuvre de Lucien Fontanarosa d'après un Autoportrait de Maurice Quentin de La Tour. Le bâtiment qui figure sur ce billet est le château de Versailles, d'un côté, la mairie de Saint-Quentin, de l'autre.
En filigrane dans la cartouche un autre Autoportrait de l'artiste.
Copyright images : © RMN / Gérard Blot.
En filigrane dans la cartouche un autre Autoportrait de l'artiste.
Copyright images : © RMN / Gérard Blot.