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Les favoris de Marie-Antoinette : scandale et jalousies

Pour échapper aux pesanteurs de Versailles, la reine Marie-Antoinette aimait s'entourer d'un cercle d'intimes et s'échapper aussi souvent que possible de la Cour et de son protocole. Ces charmants jeunes gens avaient pour point commun d'être joyeux, drôles et élégants... bref, aux antipodes du ronflant et ennuyant Louis XVI. Qui étaient ses amis et ses favoris avec qui Marie-Antoinette aimait passer du temps ?

Des amies proches

Les plus proches compagnes de la reine étaient la princesse de Lamballe, surintendante de sa maison, et la duchesse de Polignac, connue pour sa liberté et son libertinage. Marie-Antoinette trouva auprès de ces jeunes femmes des oreilles compatissantes, des confidentes et des dames de compagnie dévouées. La princesse de Lamballe ira jusqu'à payer son dévouement de sa vie lors de la Révolution. Quant à la duchesse de Polignac, qui réussit à échapper aux horreurs de la Révolution, elle mourut de chagrin en pensant à sa reine qu'elle n'avait pu accompagner jusqu'à sa dernière heure. 

Une coterie d'hommes 

La faveur dont jouissait la duchesse de Polignac suscitait la jalousie des courtisanes non choisies par la reine. Mais ce qui scandalisait et choquait le plus les aristocrates, c'est que Marie-Antoinette passait ses journées avec des hommes. De beaux et brillants messieurs, avec qui elle se promenait, se divertissait ou s'engageait dans des discussions passionnées. Elle avait quatre favoris :
- le comte Valentin Ladislas Esterházy : c’était l'homme qui lui avait apporté un portrait de son promis, le dauphin de France, alors qu'elle vivait à Vienne, au château de Schönbrunn. Depuis ce jour, Marie-Antoinette était restée fidèle au comte, qui était toujours à son écoute.
- le duc de Vaudreuil : ce fut lui qui initia la souveraine au théâtre. Dans son domaine de Trianon, Marie-Antoinette aimait se donner en spectacle, sur scène avec ses amis. Ils étaient applaudis par les valets et les servants.  
- le duc de Lauzun, qui avait une réputation de Casanova. On raconte que lors d'une soirée, la reine le complimenta sur la plume de héron blanc qu'il arborait sur son chapeau. Flatté, le duc lui offrit la plume et Marie-Antoinette se montra quelques jours plus tard avec le présent trônant sur sa coiffe. Le duc crut y voir une marque d'amour. Malgré les rumeurs calomnieuses, il ne fut jamais prouvé que Marie-Antoinette et le duc de Lauzun furent amants, ni que la reine éprouva plus que de l'amitié pour ce dernier.
- le duc de Coigny et le duc de Besenval étaient également des proches de l'épouse de Louis XVI et des invités réguliers au Hameau de Trianon. Ils savaient distraire et divertir la reine. 

La complicité de Marie-Antoinette avec ces hommes alimentait le scandale. Au printemps 1779, Marie-Antoinette attrapa la rougeole. Pour éviter de transmettre la maladie à sa fille, Madame Royale, elle alla se confiner dans son château de Trianon. Pour que sa convalescence soit plus gaie, elle réclama à ses côtés la présence de quatre « gardes-malade ». Et contrairement à l'étiquette, il ne s'agissait pas de femmes ! Sa Majesté fit mander ses favoris dont elle était inséparable, le comte Esterházy, le duc de Lauzun, le duc de Coigny et le duc de Besenval. Ses amis lui racontaient des histoires, jouaient aux cartes avec elle, afin qu’elle ne s’ennuie pas. 

Source : C'était Marie-Antoinette, Évelyne Lever, Fayard, 2006