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Les dessous d'une couverture
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- Publié le mardi 15 mars 2011 20:13
- Écrit par Admin
Je voudrais vous parler de la couverture de mon livre "Le destin d'une couronne" qui a beaucoup de succès. Aussi bien chez les jeunes que chez les moins jeunes, chez les néophytes que chez les spécialistes.
Elle a été réalisée par l'illustrateur, Emmanuel Bazin.
L'idée de représenter une scène de famille, sur fond de décor révolutionnaire, est la mienne. Le résultat est pour moi une belle réussite, et je ne dis pas ça uniquement parce que je suis l'auteur. ;) Mon éditeur en est aussi très content.
Emmanuel Bazin a parfaitement su rendre l'esprit de famille qui règne dans ce foyer, l'un des leitmotiv de l'ouvrage. Marie-Antoinette a un regard doux et maternel, ce qui la caractérise bien. Le dauphin, Louis-Charles, futur Louis XVII, est mignon tout plein. Marie-Thérèse, l'aînée de la fratrie, a un air de dignité. Quant à Louis XVI, je n'ai qu'un mot à dire : merci à l'illustrateur de ne pas avoir donné dans le cliché du "balourd", si fréquent ! Louis XVI était mince et fluet quand il était jeune. C'est vers la fin de sa vie qu'il a véritablement pris de l'embonpoint, suite à sa dépression. Alors qu'au cinéma, les acteurs choisis pour l'incarner sont petits ou de taille moyenne, Louis XVI était en réalité très grand (1,93m... ce qui faisait de lui un "géant" au XVIIIe siècle, puisque les gens étaient plus petits que de nos jours).
La vraie réussite de cette couverture, c'est donc pour moi qu'elle ne fait pas dans la légende, l'image d'Epinal. Elle tente d'être plus juste, plus honnête, plus authentique. Dignité, solidarité et amour, voilà les traits les plus marquants de cette famille qui est dépeinte dans nos cours d'histoire comme lâche (cf. fuite à Varennes) et sans-cœur.
A ce sujet, Madame Royale, sa fille, a dit qu'elle ne retrouvait jamais vraiment la physionomie de son père sur les tableaux, les estampes et libelles le représentant. Pour elle, on avait beaucoup sali son image, déformé ses traits pour le caricaturer. Cette opinion n'engage qu'elle, et c'est celle d'une fille profondément attachée à son père, mais il n'en reste pas moins qu'en faire un gros balourd obèse était arrangeant pour la propagande révolutionnaire... Et ce ne serait pas la première des fausses légendes qui ont couru et continuent de courir sur la famille royale...
Remarquez, la révolution russe a elle aussi fait propager de fausses légendes sur la famille impériale pour légitimer le fait de l'avoir assassinée : ainsi, pendant des décennies de communisme et jusque très récemment, les écoliers apprirent que le tsar Nicolas II était un tyran sanguinaire, alors qu'il était pacifiste, doux comme un agneau (son tsar favori et son modèle était Alexis le doux et non Ivan le terrible), et n'aurait pas fait de mal à une mouche... Quand on sait que le régime communiste a été un régime plus tyrannique encore que ne l'ont jamais été les tsars de Russie... (y compris les violents comme Ivan le terrible et Pierre le Grand), c'est l'hôpital qui se fout de la charité.
Mais à l'inverse des Français, les Russes se sont réconciliés avec leur passé monarchique, ont admis que la famille impériale avait été victime des révolutionnaires, et aujourd'hui, le tsar Nicolas II est même préféré à Staline, l'une des personnalités les plus populaires en Russie. Mieux vaut tard que jamais.
Emmanuel Bazin a parfaitement su rendre l'esprit de famille qui règne dans ce foyer, l'un des leitmotiv de l'ouvrage. Marie-Antoinette a un regard doux et maternel, ce qui la caractérise bien. Le dauphin, Louis-Charles, futur Louis XVII, est mignon tout plein. Marie-Thérèse, l'aînée de la fratrie, a un air de dignité. Quant à Louis XVI, je n'ai qu'un mot à dire : merci à l'illustrateur de ne pas avoir donné dans le cliché du "balourd", si fréquent ! Louis XVI était mince et fluet quand il était jeune. C'est vers la fin de sa vie qu'il a véritablement pris de l'embonpoint, suite à sa dépression. Alors qu'au cinéma, les acteurs choisis pour l'incarner sont petits ou de taille moyenne, Louis XVI était en réalité très grand (1,93m... ce qui faisait de lui un "géant" au XVIIIe siècle, puisque les gens étaient plus petits que de nos jours).
La vraie réussite de cette couverture, c'est donc pour moi qu'elle ne fait pas dans la légende, l'image d'Epinal. Elle tente d'être plus juste, plus honnête, plus authentique. Dignité, solidarité et amour, voilà les traits les plus marquants de cette famille qui est dépeinte dans nos cours d'histoire comme lâche (cf. fuite à Varennes) et sans-cœur.
A ce sujet, Madame Royale, sa fille, a dit qu'elle ne retrouvait jamais vraiment la physionomie de son père sur les tableaux, les estampes et libelles le représentant. Pour elle, on avait beaucoup sali son image, déformé ses traits pour le caricaturer. Cette opinion n'engage qu'elle, et c'est celle d'une fille profondément attachée à son père, mais il n'en reste pas moins qu'en faire un gros balourd obèse était arrangeant pour la propagande révolutionnaire... Et ce ne serait pas la première des fausses légendes qui ont couru et continuent de courir sur la famille royale...
Remarquez, la révolution russe a elle aussi fait propager de fausses légendes sur la famille impériale pour légitimer le fait de l'avoir assassinée : ainsi, pendant des décennies de communisme et jusque très récemment, les écoliers apprirent que le tsar Nicolas II était un tyran sanguinaire, alors qu'il était pacifiste, doux comme un agneau (son tsar favori et son modèle était Alexis le doux et non Ivan le terrible), et n'aurait pas fait de mal à une mouche... Quand on sait que le régime communiste a été un régime plus tyrannique encore que ne l'ont jamais été les tsars de Russie... (y compris les violents comme Ivan le terrible et Pierre le Grand), c'est l'hôpital qui se fout de la charité.
Mais à l'inverse des Français, les Russes se sont réconciliés avec leur passé monarchique, ont admis que la famille impériale avait été victime des révolutionnaires, et aujourd'hui, le tsar Nicolas II est même préféré à Staline, l'une des personnalités les plus populaires en Russie. Mieux vaut tard que jamais.