Lieux de rêve
Le Couvent de la Reine, à Versailles
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- Publié le dimanche 5 août 2012 07:47
Le Couvent des Augustines de Versailles ou "Couvent de la Reine" était un couvent de chanoinesses augustines, consacré à l'éducation des jeunes filles nobles, et fondé par la reine Marie Leszczyńska, épouse de Louis XV. Je l'ai découvert lors d'une promenade à Versailles (une ville que j'aime beaucoup, au demeurant) et j'ai eu envie d'écrire un roman dessus, ou plutôt dedans. Ma série éponyme se déroule en effet dans les lieux de ce qui est devenu le lycée Hoche.
La reine Marie Leszczyńska, fille du roi détrôné de Pologne et duc de Lorraine Stanislas Leszczyński, très pieuse, souhaitait associer son nom à une fondation religieuse. Elle voulait faire du couvent une maison d'éducation, et appela pour cela les chanoinesses de Saint-Augustin de la congrégation de Notre-Dame à Compiègne. Depuis plus d'un siècle, les Augustines se chargeaient de cette mission éducative. Il faut dire qu'à l'époque, l'enseignement public n'existait pas. Les jeunes filles bien nées étaient envoyées dans des couvents pour faire leur éducation.
Le couvent de la reine pouvait également servir de lieu de retraite à la souveraine au cas où elle devenait veuve.
Louis XV lui donna une partie de l'ancien domaine que possédait Madame de Montespan, célèbre favorite de Louis XIV, à Clagny, un quartier de Versailles. La construction du couvent est confiée à Richard Mique, un architecte lorrain qui a travaillé pour son père. Gâce à cette première commande royale, Richard Mique devient un des premiers architectes du roi. Il conçoit le bâtiment selon un plan orthogonal, comparable au développement de Versailles du XVIIIe siècle. Hélas, la reine meurt en 1768, et ne verra jamais la fin des travaux.
Le 29 septembre 1772, après cinq ans de travaux, le Couvent de la Reine est inauguré par le roi, accompagné de ses filles. Madame Adélaïde, l'une d'elles, avait continué de superviser l'établissement les travaux de Mique après la mort de sa mère.
Jusqu'à la Révolution française, le couvent se consacrera à l'éducation des jeunes filles issues de la petite noblesse de cour. Ceci afin d'éviter à ces demoiselles de tomber dans la misère ou de connaître des destinées avilissantes. C'est un établissement renommé pour la qualité de son enseignement.
A la Révolution, comme toutes les congrégations religieuses, le couvent est supprimé (faut-il rappeler que la Révolution était anti-religieuse et anti-cléricale ?). Le bâtiment sert un temps d'hôpital militaire. Puis, au début du XIXe siècle, il est occupé par un lycée. En 1888, le lycée prend le nom de Lycée Hoche, qui existe toujours et est un prestigieux établissement.
Pourquoi ai-je choisi le Couvent de la Reine pour mon roman ? Parce que j'aimais l'idée de faire évoluer mes héroïnes dans un environnement strict et contraignant, mais aussi tout près du château de Versailles. Mes personnages vivent dans une ville de lumière, près de la plus grande cour du monde, et pourtant elles sont cloîtrées dans un couvent... J'ai également aimé le fait de mettre en scène des personnages historiques que j'affectionne : Madame Adélaïde, Louis XV, Louis XVI, Marie-Antoinette... Le tout durant mon siècle favori. :)
Est-ce un clin d'oeil inconscient à ma propre histoire ? J'ai en effet passé quelques années dans une école de soeurs (pas un couvent, Dieu merci). Dans ma ville, les écoles tenues par des religieux ou religieuses étaient considérées comme les meilleures. Comme mes héroïnes, j'ai moi aussi connu un tel environnement, avec des règles strictes et un personnel sévère. Mais le couvent de mon roman n'est pas tout noir... Il a aussi des qualités, de même que sa supérieure, qui le dirige. C'est simple, le Couvent de la Reine va changer la vie de mes personnages...
Crédits photo : Wikipédia, Le Versaillais.fr