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Comment les aristocrates passaient l'été sous la Régence anglaise ? (19e siècle)
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- Publié le vendredi 15 juillet 2022 12:49
- Écrit par Admin
La Régence anglaise, une période de l'histoire du Royaume-Uni qui se déroule de 1811 à 1820, a été rendue populaire grâce aux romans de Jane Austen comme Orgueil et préjugés ou Raisons et sentiments dont l'intrigue se situe au cours de la deuxième décennie du XIXe siècle. Cette époque a été remise au goût du jour avec le succès de la série télévisée La Chronique des Bridgerton. Si vous avez succombé à la bridgerton ou à l'austenmania ou êtes simplement curieux.se d'en savoir plus sur l'histoire de la civilisation européenne, découvrez comment les aristocrates britanniques passaient l'été dans les années 1810.
A partir de la mi-juin et jusqu'à début juillet, la Saison (mondaine) prenait fin à Londres alors que les sessions des Lords au parlement s'achevaient. Les aristocrates quittaient alors la capitale où leurs devoirs politiques ne les retenaient plus pour retourner dans leur domaine à la campagne. Une question se pose alors : à quoi consacraient-ils leurs journées puisqu'ils n'avaient pas besoin d'exercer un métier ?
Les propriétaires terriens fortunés comme Mr. Darcy passaient une grande partie de leur temps à gérer leurs domaines. Pour mieux comprendre cela, il faut les imaginer comme s'ils étaient des PDGs à la tête d'une grande entreprise. Evidemment, ils étaient aidés dans cette tâche par du personnel : des régisseurs, des travailleurs, des assistants, des intendants… Mais c'était à eux qu'incombait la responsabilité de leurs terres souvent situées à différents endroits du pays. Cela représentait une charge de travail importante au quotidien. Il fallait gérer les locataires, les fermiers, les métayers, les villageois, les achats, les réparations à réaliser dans les bâtiments, etc. Le bon management de ses propriétés était crucial pour l'aîné de la famille dont les biens devaient être transmis aux générations suivantes. Il prenait généralement cette mission très à cœur et s'y consacrait avec le plus grand sérieux, comme le montre l'exemple d'Anthony Bridgerton.
Le reste du temps, les nobles prenaient part à des fêtes champêtres et des bals, importants pour entretenir sa réputation et son image. Il fallait voir et être vu de la gentry locale. Les célébrations s'étendant sur plusieurs jours, avec les invités qui dormaient sur place, étaient courantes.
Ces parties de campagne n'étaient pas placées uniquement sous le signe de la frivolité. Le beau monde aimait les plaisirs intellectuels, les jeux de l'esprit. Les débats, la philosophie, les discussions de salons à propos de l'actualité étaient très prisés lors des veillées. On appréciait les devinettes, les charades, les joutes verbales…
La littérature jouait un grand rôle dans ces soirées. On lisait, tout bas ou à voix haute. On écrivait de la poésie, des courts récits, des lettres. La prose produite était parfois récitée.
Sous la Régence, on adorait les jeux de cartes et de plateau : vingt-et-un, piquet, whist, dames, échecs, dés, backgammon, puzzles…
L'art était également un divertissement populaire, aussi bien chez les hommes que les femmes : peinture, aquarelle, dessin, sculpture. Toutes les dames de qualité s'adonnaient à des loisirs créatifs tels que la décoration de chapeaux ou d'objets domestiques, la couture, le crochet et la broderie.
La musique était centrale dans la vie des personnes aisées. La plupart des nobles savaient chanter et jouer d'un ou de plusieurs instruments. Une soirée ordinaire consistait le plus souvent à écouter un des membres de la famille jouer de la musique ou chanter. Outre le chant, il arrivait que certains offrent un spectacle ou une pièce de théâtre durant lesquels ils se déguisaient.
Certains pratiquaient le jardinage, partaient cueillir des fruits dans les bois. Les promenades dans la nature environnante étaient incontournables. Les pique-niques et déjeuners sur l'herbe étaient un must à la belle saison.
Les hommes athlétiques aimaient chasser, nager, pêcher et pratiquaient des jeux ou des sports de plein air : escrime, nage, tir à l'arc, vélocipède (ancêtre de la bicyclette), cricket, tennis…
C'est aussi pendant l'été qu'on allait voir du pays et rendre visite à des proches de la famille, comme Elizabeth Bennett qui profita de cette période pour visiter de belles demeures et découvrit à l'occasion Pemberley, la magnifique propriété de Mr. Darcy. De nombreux domaines étaient ainsi ouverts afin d'accueillir ces "touristes".
Enfin, les excursions dans les stations balnéaires devinrent en vogue à la fin du XVIIIe siècle lorsque le Prince Régent accorda son patronage au petit village de bord de mer de Brighton. On ne s'y rendait pas qu'en été mais tout au long de l'année, même en hiver, pour des raisons de santé car les bains de mer étaient conseillés pour leurs vertus médicinales. C'était alors l'occasion de s'afficher dans la société. A la fin du XIXe siècle, pour se baigner en public sans contrevenir aux règles morales de l'époque victorienne, on pouvait utiliser une roulotte de bain, une cabine de bain roulante, qui permettait de changer de tenue à l'abri des regards et de passer directement de la plage à l'eau.
Si l'ambiance mondaine et élégante de l'Angleterre vous séduit, retrouvez-la dans mon roman Black Lady qui aborde la vie d'une jeune femme au sein de l'aristocratie londonienne de la fin du XVIIIe siècle :