Un peu d'Histoire
La Révolution fracassée ou l'Histoire honteuse
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- Publié le mardi 15 mars 2011 17:05
- Écrit par Admin
Ces deux expressions ne sont pas de moi mais respectivement de Paul Belaiche-Daninos1 et de Balzac. Qu'est-ce que « l’Histoire honteuse » ? Ce sont tous ces crimes honteux et jamais révélés de la Révolution.
Selon Paul Belaiche-Daninos, la Révolution française a été "fracassée" par un certain nombre d'acteurs qui, au nom d'idéaux, usèrent de la violence et de la peine de mort pour réaliser leurs ambitions politiques. Par leurs actions liberticides, ils ont détruit le souffle de 1789 porteur de tant d’espoirs…
La Liberté, l'Egalité, la Fraternité, les Droits de l'Homme, tout cela fut bafoué par ceux-là mêmes qui s'en réclamaient.
Selon Paul Belaiche-Daninos, la Révolution française a été "fracassée" par un certain nombre d'acteurs qui, au nom d'idéaux, usèrent de la violence et de la peine de mort pour réaliser leurs ambitions politiques. Par leurs actions liberticides, ils ont détruit le souffle de 1789 porteur de tant d’espoirs…
La Liberté, l'Egalité, la Fraternité, les Droits de l'Homme, tout cela fut bafoué par ceux-là mêmes qui s'en réclamaient.
Mais laissons Paul Belaiche-Daninos nous l'expliquer par ses mots :
"Janvier 1793… la France a froid, la France a peur, la France a faim… et sous la férule de la guillotine, la France saigne…
La famine et la peur qui frappaient Paris atteint maintenant le pays dans sa totalité. Le peuple bon enfant, voyait dans les hommes au pouvoir le symbole des vertus républicaines. Il pensait que les mérites dont ils se vantaient leur donnaient le droit d’éliminer leurs opposants. [...]
"Janvier 1793… la France a froid, la France a peur, la France a faim… et sous la férule de la guillotine, la France saigne…
La famine et la peur qui frappaient Paris atteint maintenant le pays dans sa totalité. Le peuple bon enfant, voyait dans les hommes au pouvoir le symbole des vertus républicaines. Il pensait que les mérites dont ils se vantaient leur donnaient le droit d’éliminer leurs opposants. [...]
Fracassé le génie des Lumières par la dictature de l’unique pensée révolutionnaire,
fracassée la Liberté par la loi des suspects et ses arrestations arbitraires,
fracassé le droit à la propriété par les décrets de Ventôse qui spoliaient sans jugement des innocents de leurs biens,
fracassée l’Égalité qui n’existait nulle part ailleurs qu’au fronton des bâtiments publics,
fracassée la Fraternité par la délation promue par Saint-Just au premier rang des devoirs du citoyen,
fracassée la paix par une guerre sans fin avec l’Europe,
fracassée la sérénité du peuple par l’omniprésence tentaculaire de la Terreur,
fracassé le bien-être des familles par les ravages de la famine,
fracassé le droit sacré à une défense équitable par les jugements du Tribunal révolutionnaire et ses monstrueuses lois de Prairial que le peuple désigna «les lois de sang»,
fracassés les Droits de l’Homme par la peine de mort appliquée sans état d’âme,
fracassé l’espoir d’un jugement de clémence par la mort obligatoire à toute condamnation prononcée par les Tribunaux révolutionnaires,
fracassé le commerce et l’artisanat ruinés par la démagogique loi du Maximum,
fracassée la liberté religieuse, en imposant à une France traditionnellement chrétienne, le stupide culte de l’Etre Suprême,
fracassée la Constitution de 1791 en persécutant les députés de l’Assemblée Constituante qui l’avaient votés,
fracassée la probité des serviteurs de la Nation, vermoulue par la corruption généralisée,
fracassée l’objectivité de la presse par le règne de la démagogie,
fracassée la libre circulation des citoyens par l’interdiction de sortir de France et par les emprisonnements arbitraires du Comité de sûreté générale…
Au bout du compte, toutes ces calamités avaient rendu la nation exsangue, elle n’était plus qu’une caricature de République. Refermée sur elle-même, elle était transformée en un immense camp de malheureux écrasés par la peur et la faim… "
Et pourtant, nos cours d'Histoire à l'école nous donnent une vision idéalisée, presque manichéenne de cette période.
Certes, la Terreur est évoquée mais pas approfondie, et les révolutionnaires nous sont souvent présentés comme les "gentils" aux belles idées, par opposition à la famille royale et aux nobles qui sont les "méchants".
L'Ancien Régime avait besoin d'être réformé, d'évoluer ; le roi et la reine avaient commis des erreurs. Quant aux nobles, on peut les blâmer d'avoir lâchement fui à l'étranger, au lieu d'avoir cherché à défendre leur roi (ce qui est leur devoir). Il n'en reste pas moins que réduire cela à un manichéisme gentils révolutionnaires vs méprisables royalistes est simpliste et regrettable.
J'ai longtemps cru que la fin justifiait les moyens, mais depuis que je connais un peu mieux la période révolutionnaire et ses dessous, je ne le pense plus. Sans vouloir verser dans l'angélisme, les horreurs et le sang des innocents versé aurait pu et dû être évités. Si les révolutionnaires avaient suivi leurs nobles idéaux, ne serait-ce que les Droits de l'Homme, ils n'auraient pas tué le roi et la reine - qui auraient bénéficié d'un procès équitable et non truqué -, ni coupé du monde et laissé mourir dans des conditions intolérables un enfant de dix ans. Et que dire du sexisme de ce mouvement qui exécuta Olympe de Gouges, la première à revendiquer l'égalité de l'homme et de la femme ?
Au final, ils auront fait couler plus de sang que ceux qu'ils qualifiaient de "tyrans"...
Exécution d'Olympe de Gouges, Mettais, 1793
Pour atteindre les idéaux de liberté et d'égalité, était-il nécessaire d'instaurer un régime totalitaire avec ce que cela implique de justice arbitraire, d'exécutions sommaires, de propagande, d'idéologie, d'hypocrisie, de répression ? Si nous vivions aujourd'hui une période aussi terrible, aussi tourmentée, peut-être y serions-nous moins favorables.
Les révolutionnaires, c'était 1/3 d'idéal, 1/3 d'ambition personnelle et 1/3 de peur. Pour l'ambition personnelle et la soif de pouvoir, il suffit de voir comment ils ont fini par tous s'entretuer... Pour la peur, il faut savoir que la plupart des députés n'étaient pas forcément pour la mort du roi. Beaucoup ont voté sa mort par crainte des représailles d'en haut.
D'ailleurs, si l'Assemblée nationale n'avait pas été installée à Paris, et donc sous la pression des clubs révolutionnaires, peut-être serions-nous en monarchie constitutionnelle.
1. Paul Belaiche-Daninos est un écrivain, lauréat de l'Académie française pour son roman historique sur Marie-Antoinette et la période de la Terreur en France :
« Le plus grand roman historique des dix dernières années » Gérard Collard. LE CHOIX DES LIBRAIRES
« La compassion touchante pour une femme injustement et bassement persécutée » VALEURS ACTUELLES
Source de son texte : http://www.paul-belaiche-daninos.fr/ro_prologue_revofracass.html
(j'ai modifié la présentation du texte pour plus de clarté)