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Rois & reines

Le croissant, un apport de Marie-Antoinette

Croissant Dans le film de Sofia Coppola, on voit une Marie-Antoinette folle de macarons, entourée de pâtisseries toutes plus appétissantes les unes que les autres, laissant croire que la reine était gourmande.
Rien n'est plus faux. Marie-Antoinette avait un appétit d'oiseau, se contentait le plus souvent d'une aile de poulet et ne buvait que de l'eau (cf. William Newton). 
Elle mangeait si peu que les courtisans prenaient ce manque d'appétit pour une marque de dédain lors des repas publics. Lors du banquet donné dans la nouvelle salle de l'Opéra à l'occasion de son mariage avec le dauphin (futur Louis XVI), elle ne toucha guère aux mets. Elle picorait et aimait les plats simples. Pendant le séjour de l'ambassade de Tippoo Sahib, elle goûta aux repas indiens assaisonnés d'épices, de piment, de curry et d'ail, mais n'en supporta pas le piquant.
Marie-Antoinette n'était donc ni une gourmande ni une fan de macarons, mais il y avait une pâtisserie qu'elle affectionnait tout particulièrement, parce qu'elle lui rappelait son pays et son enfance : le croissant.
Le croissant a pour origine le « Hörnchen » (petite corne en allemand), une pâtisserie inventée à Vienne au XVIIe siècle avec une forme rappelant le symbole du drapeau ottoman pour fêter une victoire contre les Turcs.
 

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Marie-Antoinette, icône glamour et objet marketing

Couverture Atmosphères avec MA
Vilipendée et détestée tout au long de son règne, Marie-Antoinette, sans être pour autant réhabilitée, jouit à l'heure actuelle d'un tout autre statut : elle est devenue une icône glamour dont les fashionitas cherchent à imiter le style. Un véritable phénomène Marie-Antoinette a ainsi émergé (bien relancé par le film de Sofia Coppola qui misait à fond sur la carte baroque et glamour, pour le plus grand plaisir de nos yeux, mais peut-être pas des experts en Histoire). Bref.

Je me souviens de la première fois que j'ai tenté d'aller à l'exposition consacrée à la reine, au Grand Palais, en juin 2008 : 2 heures de queue pour au final se faire refouler au seuil du musée pour cause de visiteurs trop nombreux (bon, il faut dire que j'ai eu le malheur de choisir le soir d'une opération "musées gratuits", il y avait donc une queue monstre, pire qu'à Disneyland Paris pour le train de la mine...). J'ai donc dû y retourner une autre fois, en nocturne, pour la faire tranquillement. (Au final, je n'ai pas appris grand-chose de nouveau, mais certains visiteurs ne manquèrent pas de faire des remarques désobligeantes à l'égard de la défunte souveraine, à se demander pourquoi ils étaient venus et avaient payé une dizaine d'euros. Pour baver sur son compte ?).

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L'expression "avoir un Jules" et Marie-Antoinette

Madame de Polignac L'histoire de la langue française est passionnante et nous en dit long sur les sociétés et les époques.
Ainsi, l'expression "avoir un Jules" vient de Marie-Antoinette, et plus précisément, de son amitié avec Madame de Polignac.
Jolie, élégante, enjouée, Yolande de Polignac croise le chemin de la reine en 1775. Sa nature vive et spontanée plaît à Marie-Antoinette qui redécouvre à ses côtés la légèreté et l'insouciance qui lui font tant défaut à Versailles, étiquette oblige. Très vite, une amitié profonde se noue entre les deux jeunes femmes. La position privilégiée de Madame de Polignac lui permet d'obtenir de nombreux avantages pour sa famille et son entourage. Elle obtient le titre de duchesse et la charge de Gouvernante des Enfants de France en 1782.
Leur relation suscite critiques et jalousies. Le peuple juge scandaleux les privilèges accordés à cette favorite, alors que le royaume est en proie à des difficultés financières. L'amie de la reine est violemment décriée. Elle est si détestée que sa tête est mise à prix. En 1789, une récompense est promise à qui lui tranchera la tête et l'apportera au café du Caveau...
 

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Le fantôme de Marie-Antoinette à Trianon

Marie-Antoinette avec ses enfants (Peinture de Wertmuller)
Le fantôme de Marie-Antoinette hanterait-il Versailles ? A en croire certains témoignages et une légende persistante, la réponse pourrait être oui.
 
Tout a commencé en 1901, par une chaude après-midi d'août. Deux Anglaises profitent de leur séjour à Paris pour découvrir le château de Versailles : Charlotte Moberly, directrice d'une école d'Oxford et sa collaboratrice, Eleanor Jourdain. Très vite, elles tombent sous le charme des lieux.
 
En cherchant à rejoindre le Petit Trianon, Charlotte et Eleanor sont envahies par une étrange sensation de rêverie : "Les arbres, les feuilles, le paysage ne nous parurent plus naturels, et tout prit l'aspect rigide et figé d'une tapisserie", raconteront-elles.
   

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La véritable Sissi

sissi Le sujet de ce billet découle d'un périple à Vienne. Je connais Sissi depuis ma plus tendre enfance : à l'école primaire, je lisais avec plaisir les romans jeunesse d'Odette Ferry sur l'impératrice d'Autriche. Ces livres dépeignaient une Sissi aimante, bonne, joyeuse, enjouée. Ce portrait est d'ailleurs peu ou prou celui qui est décrit dans les films d'Ernst Marischka.
Bien entendu, comme pour la plupart des films, je me doutais que le personnage incarné par Romy Schneider était  romancé et rendu plus glamour que le personnage historique... mais je ne pensais pas que c'était à ce point.
En effet, lisez n'importe quelle biographie sérieuse d'Elisabeth d'Autriche et vous vous rendrez compte que la vraie  Sissi n'avait pas grand-chose à voir avec celle des films.

Elizabeth de Wittelsbach, duchesse en Bavière, est née le jour de Noël 1837 dans le petit village de Possenhofen. C'est la troisième fille au sein d'une fratrie de huit enfants. Sa famille la surnomme Sisi. Élisabeth grandit à Munich et passe ses étés à la campagne, au château de Possenhofen, situé sur les rives du lac de Starnberg. Elle est élevée sans contraintes ni manières. Elle est passionnée d’équitation, de poésie et adore faire de longues promenades en forêt.

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Les toilettes de Marie-Antoinette : quand la mode devient instrument politique

Marie Antoinette (peinture)
On connaît le goût de Marie-Antoinette pour la mode. Elle avait sa modiste attitrée, la célèbre Rose Bertin. La reine faisait et défaisait les modes, comme le lui recommandait d'ailleurs sa mère, l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche, qui considérait qu'elle devait donner le ton.

Marie-Antoinette se faisait faire environ 170 robes à l'année, les tenues “réformées” étant régulièrement vendues ou données. Trois fois par an, la souveraine commandait à son "ministre de la mode" : douze grands habits de cour, douze petites robes dites de fantaisie, douze robes riches sur panier pour le jeu ou le souper des petits appartements.

Ces tenues occupaient la place centrale des dépenses de la reine, aux côtés de six autres postes budgétaires :

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Louis XV le "Bien" Aimé

Louis XV est né en 1710 à Versailles. Il sera roi de 1715 jusqu'à sa mort en 1774. Arrière-petit fils de Louis XIV, cet enfant orphelin (il perd tour à tour son père, sa mère et son frère) devient héritier du trône à l'âge de cinq ans. Durant sa minorité, c'est Philippe, duc d’Orléans, qui va assurer la Régence. Ce n'est qu'à treize ans qu'il prend véritablement le contrôle du gouvernement.

Louis avait tout ce qu'on pouvait attendre d'un roi : il était beau (on le considérait comme le plus bel homme du royaume), vif, intelligent, vigoureux. A vingt ans, il avait déjà donné un dauphin et un duc d'Anjou à la France (ce dernier devait mourir bientôt). Le peuple l'adorait et le surnommait le "Bien-Aimé".
Hélas, cet état de grâce ne dura pas. Avec le temps, son épouse dévouée, la polonaise Marie Leszczynska, qui accouchait presque chaque année et lui donna une ribambelle de filles, finit par le lasser. Il prit alors des maîtresses, dont les plus connues sont Madame de Pompadour et Madame du Barry.

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Louis XVI

Je débute ici une série de notes sur des personnages historiques. Elles n'ont pas pour objectif d'être savantes ni même exhaustives (il existe pour cela d'autres sites qui le font très bien), mais de donner mon analyse et ma vision de ces personnages.

Je commence par Louis XVI, et pas seulement  parce que c'est l'un des héros de mon roman "Le destin d'une couronne", mais parce que c'est un roi qui me touche beaucoup, voire celui qui me touche le plus. En général, le roi préféré des gens est Louis XIV, flamboyant, charismatique, beau, doué, autoritaire, populaire... mais moi, il ne me touche pas (trop parfait, trop mégalomane ?).

Petite introduction sommaire : Louis XVI, Louis-Auguste de France, surnommé Louis le Dernier ou Louis Capet par les Révolutionnaires, fut roi de France et de Navarre (1774–1791) puis roi des Français (1791–1792), né le 23 août 1754 à Versailles, jugé par la Convention nationale et guillotiné le 21 janvier 1793 sur la place de la Révolution (aujourd'hui, place de la Concorde) à Paris. Il est le fils de Louis de France (1729-1765) et le petit-fils de Louis XV auquel il succède en 1774, et le frère aîné des futurs rois Louis XVIII et Charles X.

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